#112 : Révolutions Médicales : Génétique, Épigénétique et Microbiote – Dr Didier Chos

Depuis les années 90, le Docteur Didier Chos s’est passionné pour la micronutrition et a été témoin des trois grandes révolutions de la santé : le séquençage du génome humain, qui a inauguré l’ère de la médecine génomique ; la découverte des mécanismes épigénétiques, qui soulignent l’importance de notre environnement sur l’expression de nos gènes ; et la mise en lumière du rôle crucial du microbiote intestinal dans de nombreuses pathologies métaboliques.

Aujourd’hui, il s’engage dans une quatrième révolution : la transformation d’une médecine allopathique, centrée sur le traitement des symptômes, en une médecine fonctionnelle, individualisée, axée sur la prévention et les comportements proactifs en matière de santé.

Dans cet épisode, il partage son expérience unique dans le suivi de 18 athlètes olympiques, son projet innovant de créer un check-up personnalisé à moins de 100 €, et ses conseils pour aider chacun à passer d’un état de santé intermédiaire à un état de santé optimal.

La routine matinale du Dr Didier Chos (03:00)

  • Je n’ai pas de routine sur le plan physique ;
  • J’essaye d’éveiller plutôt mon cerveau quand je prends le café du matin ;

Le jeûne intermittent et l’insulino-résistance chez les sportifs de haut niveau (04:36)

  • Le jeûne intermittent est particulièrement bénéfique pour les personnes ayant un profil insulino-résistant ;
  • J’ai le profil pour le jeûne intermittent, car je suis insulino-résistant, ce qui m’aide à équilibrer mon énergie ;
  • L’insulino-résistance est une qualité chez le sportif, car elle permet de mettre à disposition tous les carburants énergétiques dont le corps a besoin ;

L’influence de la culture alimentaire sur nos choix alimentaires (08:52)

  • Pour être malade, il suffit qu’un seul de nos organes soit malade, mais pour être en bonne santé, il faut que l’ensemble de notre organisme, l’ensemble de nos organes, de nos cellules et de nos bactéries le soient.
  • Le dogmatisme en nutrition est dangereux, car il ne prend pas en compte l’individualité de chaque personne ;
  • Notre alimentation est fortement influencée par les comportements alimentaires de nos ancêtres et la région dont nous venons ;
  • La culture du plaisir est essentielle. Ce que je fais correctement, c’est parce que j’ai du plaisir à le faire ;
  • Si je suis obligé de faire des choses qui ne me font pas plaisir, j’ai beaucoup de difficultés ;

L’interaction entre les aliments et notre perception de leur impact sur notre santé (13:22)

  • Il faut restaurer une paix alimentaire ;
  • Il est important de ne pas laisser une inflammation traîner, même si elle est de bas grade, car elle perturbe l’organisme ;
  • L’inflammation crée une agression radicalaire, et il n’est pas bon de la laisser s’installer ;
  • L’activité physique défatigue plutôt que de fatiguer, mais cela est souvent mal compris ;
  • Le plaisir de partager un repas est aussi important que la qualité nutritionnelle de ce repas ;
  • Une alimentation saine ne peut pas se limiter à des nutriments. Il faut considérer le plaisir, le partage et la culture ;
  • La santé ne se résume pas à ne pas être malade, mais à un état de bien-être global ;

L’utilisation de biomarqueurs pour évaluer la santé des sportifs (15:16)

  • La plupart des sportifs que j’ai suivis présentent des déficits micronutritionnels, ce qui influence leur performance ;
  • Les athlètes de haut niveau ont souvent besoin de compléments nutritionnels pour maintenir leurs performances ;
  • Les bilans biologiques et génétiques sont des outils précieux pour personnaliser l’alimentation ;
  • Les besoins en polyphénols sont très importants pour les personnes pratiquant une activité physique régulière ;
  • Les marqueurs d’inflammation, de stress oxydatif, et d’endotoxinose sont des indicateurs précieux de la santé du sportif ;
  • Les sportifs de haut niveau sont souvent nutritionnellement dépendants en raison de leurs exigences physiques ;
  • L’adaptation nutritionnelle est clé pour optimiser les performances des sportifs de haut niveau ;
  • Homocystéine : un marqueur utilisé pour évaluer les disméthylations et les besoins en glutathion.
  • Marqueurs d’inflammation :
    • « L’inflammation de bas grade » : indicative d’une agression cellulaire qui ne doit pas être laissée sans traitement. Cela inclut généralement des marqueurs comme la CRP (protéine C-réactive) et d’autres cytokines pro-inflammatoires.
    • « Stress oxydatif » : Souvent évalué à travers les anticorps anti-LDL oxydés, un indicateur de l’état de santé et des réactions radicalaires.
    • « Endotoxinose » : Marquée par la présence de lipopolysaccharides (LPS) qui traversent la muqueuse intestinale et entrent dans l’organisme.
  • Bilan antiradicalaire : utilisé pour évaluer le statut des radicaux libres et l’équilibre oxydatif.
  • Statut des acides gras : mesure de la composition en acides gras, souvent utilisée pour déterminer l’équilibre entre oméga-3 et oméga-6, crucial pour l’inflammation et la santé cellulaire.
  • Bilan des neurotransmetteurs : utilisé pour comprendre les déséquilibres neuropsychologiques, souvent affectés par la nutrition et l’inflammation.
  • LBP (Lipopolysaccharide Binding Protein) : marqueur de l’endotoxinose, utilisé pour évaluer la perméabilité intestinale.
  • Profil protéique et typage lymphocytaire : analyses utilisées pour évaluer l’état de santé des athlètes, indiquant potentiellement une sollicitation excessive du système immunitaire.
  • Bilan biologique de micronutrition : généralement un ensemble de tests pour évaluer les carences en vitamines, minéraux, et autres nutriments essentiels.
  • Statut en polyphénols : le statut en polyphénols est important pour évaluer l’apport en antioxydants et la protection contre le stress oxydatif.
  • Glutathion
  • Statut des lipopolysaccharides (LPS) : Utilisés pour évaluer la perméabilité intestinale et l’endotoxinose, qui peut contribuer à des états inflammatoires chroniques.
  • Bilan de la composition corporelle : Peut inclure des mesures comme la répartition des masses grasses et musculaires, et est un indicateur de l’état nutritionnel et métabolique.
  • Acide gras sériques : un autre biomarqueur pour évaluer les déséquilibres alimentaires et les risques associés à certaines pathologies métaboliques.

La nutrition personnalisée et les polymorphismes génétiques (34:05)

  • La personnalisation de l’alimentation est essentielle, car nous ne réagissons pas tous de la même manière aux mêmes aliments ;
  • Une alimentation personnalisée est la clé pour prévenir les maladies et optimiser la santé ;
  • L’étude des polymorphismes génétiques nous aide à comprendre pourquoi certaines personnes réagissent différemment aux mêmes aliments ;
  • Les habitudes alimentaires doivent être adaptées en fonction des marqueurs biologiques et des polymorphismes génétiques ;
  • L’alimentation seule ne suffit pas toujours à couvrir les besoins d’un athlète en raison de la qualité des aliments disponibles aujourd’hui ;
  • Une approche systémique est nécessaire pour comprendre et optimiser la santé ;
  • Chaque individu est unique et nécessite une alimentation personnalisée pour atteindre son plein potentiel ;
  • Polymorphismes génétiques : ils sont utilisés pour comprendre les prédispositions génétiques à certaines conditions, notamment la réponse à différents régimes alimentaires ;
  • MTHFR (Méthylène-tétrahydrofolate réductase) : ce polymorphisme est lié à la capacité de l’organisme à méthyler correctement, un processus crucial pour la régulation épigénétique, la production de neurotransmetteurs, et le métabolisme de l’homocystéine. Les variations de ce gène peuvent augmenter les besoins en acide folique et en autres cofacteurs de la méthylation ;
  • APOE (Apolipoprotéine E) : ce polymorphisme est souvent associé à la gestion des lipides sanguins et au risque de maladies cardiovasculaires, ainsi qu’à la susceptibilité à la maladie d’Alzheimer ;
  • DIO2 (Diodinase type 2) : ce gène est impliqué dans la conversion des hormones thyroïdiennes et peut affecter le métabolisme de base, influençant ainsi les besoins énergétiques et la gestion du poids ;
  • MY1A (Myosine) : ce polymorphisme est lié à la structure musculaire et à la performance physique. Il peut influencer la réponse à l’entraînement et la capacité à développer la force musculaire ;

Gènes liés à la disméthylation ;

L’importance de la médecine fonctionnelle (37:15)

  • La génomique et la micronutrition sont les clés de la médecine personnalisée de demain ;
  • Une approche holistique est nécessaire pour comprendre et traiter les déséquilibres métaboliques ;
  • La médecine préventive doit s’intéresser aux causes profondes des maladies plutôt qu’à leurs symptômes ;
  • La prévention est la clé de la médecine de demain, en se concentrant sur les causes plutôt que sur les symptômes ;

Changer les habitudes alimentaires de la population générale (43:28)

  • Les régimes alimentaires ne devraient pas être universels. Ce qui fonctionne pour une personne peut ne pas fonctionner pour une autre ;
  • Il est nécessaire de comprendre les besoins spécifiques de chaque individu pour lui proposer une alimentation adaptée ;
  • Les modes de vie modernes ont considérablement modifié nos besoins nutritionnels ;
  • Nous sommes influencés par notre microbiote dès la naissance, ce qui impacte notre santé tout au long de la vie ;
  • Nous sommes influencés par les événements de vie, et notamment par les fameux mille premiers jours, qui ont un impact sur notre santé future ;
  • Normalement, dans un caddie de supermarché, la population devrait le remplir avec 80 % au minimum d’aliments naturels. Alors qu’à l’heure actuelle, c’est l’inverse : 80% de produits ultra transformés contre 20% naturels.
  • La population se sépare en trois parties. On a une partie qui concerne à peu près 20%, qu’on appelle les joueurs ;
  • Les joueurs, ce sont des gens qui arrivent, qui n’ont très très peu de préoccupation pour leur santé et qui aiment la vie, qui sont des épicuriens ;
  • Quand on leur dit : « Si vous continuez comme ça, dans 20 ans vous allez avoir diabète et tout ça », le joueur va te répondre : « Ça tombe bien, je ne suis pas très pressé ». Donc, il s’en fout ;
  • Les mécaniciens, ce sont les gens qui, quand ils ne se sentent pas bien, amènent leur corps à la science, comme on amène une voiture au garage ;
  • Les mécaniciens, ils sont capables de prendre n’importe quel médicament pourvu que ça finisse vite. Ça c’est 50% de la population, c’est pour ça que la médecine générale marche bien ;
  • Les jardiniers, ce sont des gens qui, culturellement ou personnellement, ont compris intuitivement ou par éducation que leur santé dépendait d’eux, et qu’ils cultivent leur propre santé tous les jours ;

L’importance du microbiote intestinal dans notre santé (01:22:43)

  • Le microbiote intestinal joue un rôle crucial dans notre santé globale ;
  • Le gluten d’aujourd’hui n’est plus le même que celui de nos ancêtres, ce qui explique certaines intolérances ;
  • Nous sommes tous différents, on a tous des polymorphismes différents, on est tous extrêmement influencés par la façon dont notre microbiote s’est installé à la naissance ;
  • Quand on regarde l’histoire des gens qui sont en souffrance, en particulier au niveau psycho-émotionnel, au niveau digestif, au niveau de l’écosystème intestinal, on retrouve des installations de microbiotes qui sont déviantes. 
  • On retrouve souvent des histoires alimentaires déviantes et des microbiotes perturbés chez les gens en souffrance, et il faut ramer pour revenir à l’équilibre ;
  • On est tous extrêmement influencés par nos modes de vie, qui impactent notre microbiote intestinal, et donc notre santé globale ;
  • L’inflammation systémique même de bas grade est une agression cellulaire, et toute inflammation crée une agression radicalaire ;
  • Aujourd’hui, on prend les bactéries, on analyse le microbiote des tumeurs cancéreuses et on se rend compte qu’il y a des corrélations entre le microbiote intestinal et les bactéries des tumeurs cancéreuses ;
  • Le microbiote et les bactéries qui le composent influencent directement notre santé et sont liés à des processus pathologiques comme l’inflammation ou le développement de maladies chroniques ;

Une approche globale pour améliorer la santé et l’équilibre du microbiote (01:42:19)

  • Le plaisir alimentaire est un moteur essentiel pour adopter et maintenir de bonnes habitudes de vie ;
  • Une bonne alimentation commence par la réduction drastique des aliments ultra-transformés ;
  • L’intestin irritable nécessite une alimentation adaptée, évitant certains aliments comme le gluten et les produits laitiers ;
  • La santé ne se résume pas à ne pas être malade, mais à un état de bien-être global, qui implique un microbiote en équilibre, une alimentation adaptée, et un mode de vie sain ;

L’importance d’une alimentation diversifiée et équilibrée (01:51:50)

  • La densité micronutritionnelle des aliments est souvent insuffisante pour couvrir les besoins d’une personne active ;
  • L’obésité et le surpoids sont souvent liés à des déséquilibres métaboliques et nutritionnels ;
  • Le vieillissement en bonne santé est un défi majeur que la nutrition personnalisée peut aider à relever ;
  • Une alimentation saine doit être riche en aliments vrais, variés et végétaux ;

Les recommandations pour une alimentation de qualité (02:01:19)

  • La santé mentale est tout aussi importante que la santé physique, et les deux sont souvent interconnectées ;
  • Le premier conseil à donner sur le plan de la qualité alimentaire, c’est la limitation extrême de tous les aliments ultra-transformés ;
  • J’aime bien l’histoire des 3V : manger vrai, varié et végétal au maximum ;
  • Normalement, dans un caddie de supermarché, la population devrait le remplir avec 80 % au minimum d’aliments naturels ;
  • Le fait de manger du poisson gras une fois par semaine ou d’inclure des sources d’oméga-3 de longue chaîne est recommandé pour une bonne santé ;

Ressources

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