De même que la société humaine a besoin d’électricité pour fonctionner, nos cellules ont besoin d’énergie pour accomplir leurs missions. Pour cela, elles disposent de mini centrales nucléaires que l’on appelle mitochondries. Elles sont à la base de notre vitalité et on peut les recharger en optimisant notre alimentation, ou en utilisant des outils comme le froid, le jeûne ou la lumière rouge.

Car nos sociétés modernes sont métaboliquement insultantes et ne permettent plus la pleine expression de notre potentiel, sans compter leur aspect délétère pour l’environnement. Anthony Berthou propose des solutions, pleines de bon sens, pour allier longévité, pleine santé, et durabilité. Après 30 ans de recherches, ce nutritionniste, auteur et conférencier, partage avec moi ses découvertes pour électriser tes journées et faire des étincelles. À l’image de celles qui pétillèrent entre nous lors de cette magnifique conversation.

Les mitochondries (04:42)

  • Les mitochondries sont comme des centrales nucléaires dans le sens où dès qu’il y a un dysfonctionnement, il peut y avoir des dommages très importants pouvant aller jusqu’à la mort cellulaire ;
  • On est un écosystème dans un écosystème et la mitochondrie l’exprime parfaitement ;
  • Les mitochondries sont un héritage bactérien ;
  • Certaines pathologies sont dues à notre mode de vie qui vient impacter le système mitochondrial ;
  • La mitochondrie a son propre ADN qui a très peu de protéines mais qui interagit énormément avec l’ADN classique ;
  • Les mitochondries et la nutrition sont liées ;

La base de l’alimentation : la diversité des fruits et légumes (17:05)

  • D’un point de vue environnemental, il faut diminuer notre consommation de viande ;
  • Au niveau du microbiote, plus que le modèle alimentaire, c’est la diversité alimentaire et notamment végétale qui est à l’origine du maintien des bactéries ;
  • Il faudrait manger 800g – 1kg de légumes et fruits par jour : c’est accessible et ça devrait être la base ;
  • Il faut au moins deux sources de végétaux par repas ;
  • Une cuillère de riz = deux cuillères de légumes ;
  • La réponse insulinique associée aux glucides est importante ;

Les variantes APOE (23:55) 

  • Sur l’APOE 4, on est sur le glycémique et sur l’APOE 2, on est sur un régime cétogène ;
  • Cette apparition du polymorphisme permet d’être plus endurant avec un apport glycémique moindre ;

Que faut-il manger au petit-déjeuner ? (30:45)

  • Le petit-déjeuner pain confiture c’est une bombe insulinique ;
  • On est fait pour bouger le jour et se reposer la nuit : l’insuline est associée à cette réponse de cortisol ;
  • Le contexte métabolique est à prendre en compte ;
  • Un des meilleurs moyens pour redonner de la sensibilité à l’insuline c’est de faire du mouvement car nous manquons de mouvements ;
  • Quand on parle de diabète type 2, c’est la caricature de notre mode de vie actuel ;
  • Le stress oxydatif est le messager et c’est la mitochondrie qui va initier un message à la cellule pour essayer de résoudre ce stress ;
  • Il faut soit faire du jeûne intermittent, soit faire attention à la sécrétion d’insuline, donc des protéines et graisses, mais pas de glucides surtout si ils ont un fort IG. Par exemple, manger des œufs, des oléagineux, des fruits…
  • Les poules domestiques sont plus contaminées aux dioxines et autres car elles sont plus exposées à la pollution ;

L’inadéquation de la société à notre génome (56:22)

  • L’insuline nous a permis de mettre en réserve du glucose et de survivre. Le souci c’est qu’actuellement, nous sommes trop sédentaires ;
  • L’épigénétique c’est le point de départ de la mutation : on est en permanence en adaptation à notre environnement ;
  • La question ce n’est pas de savoir comment on développe une maladie mais de savoir comment faire pour vivre en bonne santé ! ;
  • On ne mastique plus assez avec les produits industriels qui sont mous ;

Comment stimuler nos mitochondries ? (59:08)

  • La lumière bleue joue, avec la lumière rouge, sur le fonctionnement mitochondrial ;
  • On a des cytochromes qui ont une sensibilité accrue à la lumière rouge ;
  • On est fait pour être en mouvement le matin au vu de notre sensibilité insulinique ;

Le jeûne intermittent (01:03:36)

  • La notion de manger trois repas par jour n’est qu’une construction sociale : il n’y a rien de biologique dans cette habitude ;
  • Un lion n’a jamais été aussi performant à la chasse que quand il est affamé ;
  • Le mouvement musculaire et l’absence de prise alimentaire stimulent une zone cérébrale (BDNF) qui est très positive ;
  • On peut parler aussi d’alimentation en temps restreint : à partir de 16h de jeûne, on est dans un facteur de stress adaptatif ;
  • Des données montrent que c’est intéressant de ne plus s’alimenter à partir de la fin d’après-midi plutôt que de jeûner le matin ;
  • C’est positif pour le rythme circadien ;
  • C’est intéressant de manger après une séance de sport car il y a une fenêtre métabolique. Mais sur des périodes de 24 à 48h, cette fenêtre devient très relative ;
  • L’intérêt du jeûne intermittent est lié au rythme circadien ;
  • En suivant le bon sens, on arrive à un idéal ;

L’impact du changement d’heure et de saison sur le rythme circadien (01:20:21)

  • Les changements d’heures ne sont pas anodins pour le rythme circadien ;
  • Qui dit été, dit plus d’abondance alimentaire (fruits et légumes) : c’est ce qui permet de mettre en réserve l’énergie pour pouvoir en disposer l’hiver ;
  • Le fructose, c’est le sucre de la survie : 
  • Les produits industriels utilisent énormément de fructose qui cause des maladies alors que le fructose des fruits n’est pas néfaste pour le corps ;
  • Dans un modèle adapté, le fruit est favorable à la régulation de l’insuline ;
  • Les produits mous favorisent la prise alimentaire ;
  • L’acide urique est un système antioxydant, de protection contre le stress oxydatif ;
  • Quand il fait froid, on mange plus gras car on a besoin de produire de la chaleur ;
  • Selon les saisons, il y a une variabilité nécessaire et cohérente sauf que notre mode de vie ne présente plus de stress hormétique ;
  • La capacité de changer le microbiote selon les saisons avait du bon sens ;
  • C’est cohérent de faire varier le régime alimentaire selon les saisons ;

L’intérêt de l’exposition au froid pour les mitochondries (01:38:09)

  • L’un des principaux effets du froid c’est l’hypoxie, qui est un stress hormétique au niveau de la mitochondrie ;
  • Cela vient jouer sur le RNF2 ;
  • Les polyphénols sont plus présents dans les légumes et fruits bios: ce sont des composés d’agression qui viennent renforcer les capacités de défense antioxydante ;
  • Le froid, c’est un outil supplémentaire ;
  • Un petit stress ne va pas forcément jouer sur le nombre de mitochondries mais sur leur efficacité ;
  • Le même entraînement chez le même individu aura un impact qui dépend de l’environnement dans lequel il est ;

Peut-on allier sport et végétarisme ? (01:46:35)

  • On n’est pas fait pour être végétalien et vegan ;
  • Pour les légumineuses, il faut une adaptation. Le trempage et la cuisson aident à la digestion ;
  • Les protéines animales c’est un des leviers où l’on peut le plus agir pour l’écologie ;
  • Le problème vient du fait qu’on consomme énormément des bovins : il faudrait en consommer une portion tous les 10 jours ;
  • La vache métabolise l’oméga 3 en oméga 6 sauf si elle mange de l’herbe et du foin ;
  • Recommandation : 1 g d’oméga 3 pour 5 g d’oméga 6, alors qu’en France, la moyenne, c’est 1 pour 12 voire 25 ;
  • Le ratio omega 3/6 du gibier est faible (et donc bénéfique) car ce sont des animaux sauvages ;
  • La permaculture est un des moyens pour allier bonne alimentation et durabilité ;
  • Si tu es végétarien, dès lors que tu manges des œufs, c’est beaucoup mieux d’un point de vue de nutrition ;
  • L’animal se nourrit de végétaux que nous ne pouvons pas manger, et la question se pose plutôt de comment on gère ce système ;
  • Il faut revoir nos habitudes alimentaires et être plus résilients ;
  • La majorité des recommandations de santé publique en termes de santé individuelle n’intègre pas l’approche écologique ;
  • Tant qu’on n’aura pas un regard transverse, on ne peut pas proposer un modèle alimentaire cohérent ;
  • Il vaut mieux un œuf label “bleu blanc cœur” + bio ;

Évaluer la qualité de nos selles (02:13:02)

  • Dans notre microbiote, on a plus de 150 espèces différentes par individu ;
  • En fonction des gaz, on peut identifier le microbiote qui métabolisme ;
  • Les gaz bruyants mais peu odorants utilisent des résidus glucidiques ;
  • Alors que ceux peu bruyants mais odorants utilisent les débris protéiques ;
  • Il faut bien mastiquer dans tous les cas pour ne pas avoir des débris glucidiques ou protéiques importants ;
  • Des selles complètement molles ou liquides démontrent une mauvaise assimilation ;
  • Aujourd’hui, les habitudes alimentaires font que dès qu’il y a un changement, le microbiote n’est plus adapté ;
  • Le microbiote a un cycle circadien : moins il y a d’amplitude, plus on est sujet à l’insulino-résistance ;
  • On est tellement interconnecté qu’on peut avoir des maladies mondiales (ex : Covid) ;

Routine et hacks de Anthony Berthou (02:26:21)

  • Une infection par une tique m’a fait revoir mon système biologique ;
  • J’ai toujours fait beaucoup de sport dans ma vie mais maintenant, je savoure le fait de pouvoir courir ne serait-ce que 20 min ;

Conseils aux parents (02:37:35) 

  • L’alimentation est primordiale pour l’enfant mais surtout l’exemplarité du parent ;
  • Dans la phase d’apprentissage, il y a des phases de rejet : il ne faut pas le forcer mais lui montrer l’exemple en le mangeant et en lui expliquant en quoi c’est bon pour lui. Plus tard, il reviendra plus facilement sur cet aliment ;
  • Il faut une cohérence entre le mode de vie du parent et l’éducation de l’enfant ;
  • Tout comme la sédentarité : dire aux enfants de bouger et de ne pas faire d’écran alors qu’on reste derrière des écrans toute la journée est incohérent ;
  • Il ne faut pas chercher la perfection mais trouver son modèle et de le mettre en place pour les enfants ;

Les rêves de Anthony Berthou (02:41:54) 

  • Le rêve absolu, ça serait de voir mes enfants heureux ;
  • La notion de rêve devient plus résiliente parce que quand on a la santé, c’est déjà l’essentiel ;

Place à ton défi (02:44:24)

  • Tester une période de jeûne intermittent le matin pour ceux qui n’ont pas de contre-indication ! Vis cette expérience et sens que tu es adaptable ;
  • Tu peux aussi expérimenter un jeûne long de 4-7 jours. Dépasse les trois jours car il faut une période d’adaptation et les 3 premiers jours sont en réalité les plus difficiles ;

Invité recommandé (02:48:24)

Ressources

  • Youtube d’Anthony Berthou ;
  • Le site web d’Anthony Berthou ;
  • Nouveau livre d’Anthony Berthou : Traité de la pleine santé dans l’alimentation durable ;

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2 réflexions sur “#56 : Électrise tes batteries cellulaires en nourrissant tes mitochondries – Anthony Berthou”

  1. Bonjour

    Je ne sais pourquoi mais la mitochondrie est un organite qui m’a toujours interpellé.
    Inutile de vous dire que j’ai sauté sur votre entretien avec Anthony…Magnifique!
    J’ai beaucoup appris, révisé et peaufiné des notions qui pour moi résonnent/raisonnent complètement et avec lesquelles je suis en phase.
    Merci pour ces moments qui me font grandir, pour la sélection de vos interlocuteurs et leurs sujets de prédilection.
    Bien à vous

    Pierrette Salvadori

    1. Bonjour Pierrette,
      La mitochondrie est effectivement un organite passionnant.
      D’abord parce qu’elle est à la base de la VIE cellulaire, puisque c’est elle qui lui donne de l’énergie, et donc permet toutes les fonctions du corps.
      Mais aussi parce qu’elle pose la question du soi : où se termine l’individu et où commence l’environnement ? C’est un héritage de notre évolution, signe d’une coopération symbiotique entre la cellule et la bactérie. Mais il y a d’autres mutualismes dans le corps : le microbiote de la bouche, de la peau, de l’intestin… Pour l’heure, ces bactéries, levures et champignon qui ont élu résidence au cœur de nos entrailles sont encore considérées comme non-soi, alors même que leur rôle dans la gestion de nos émotions ou de nos habitudes alimentaires est largement documenté. Alors, qui sommes-nous, si ce n’est la résultante d’une coopération massive cellulaire, bactérienne, et moléculaire, avec l’air que nous respirons, les aliments que nous mangeons, les organismes que nous abritons ?
      Belle journée,
      DN

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